Issue d’une famille Bengalie, résidant au Gujarat, Rukmini Chatterjee commence dès son plus jeune âge à apprendre le bharata natyam sous l’œil vigilant de la célèbre danseuse classique, Mrinalini Sarabhai. À 13 ans, elle fait son Arangetram, son premier récital public. Elle reçoit le titre de Shringarmani au Festival de danse et musique des jeunes espoirs en 1983 à Bombay. Puis, on l’invite au prestigieux Kalidas Sammelan de Bombay, ainsi qu’aux plus importants festivals de danse, celui de Konarak, en Orissa et Khajurao dans le centre de l’Inde sans omettre les grands théâtres de Calcutta, Madras, Delhi et Ahmedabad.
En 1990, elle s’installe à Paris. Dès lors elle vit entre deux cultures. En France, elle se produit au festival d’Arles, à la Biennale de Lyon, au Festival quartiers d’été de Paris, etc. Elle se produit également à Châteauvallon, à la Biennale de Venise, au Festival de Bergen puis à celui de Lausanne.
En 1997, le gouvernement indien lui demande de fêter le 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Inde en Scandinavie qui la reçoit avec enthousiasme. Elle ouvre les spectacles des plus grands artistes tels Hariprasad Chaurasia, Zakir Hussain, John Mc Laughlin et Vikku Vinayak.
Le souffle artistique qu’elle rencontre à Paris l’inspire. Différentes formes d’arts et de cultures l’influencent. A partir de 1998, elle conçoit ses propres chorégraphies dans ce même esprit d’ouverture vers d’autres expressions. C’est au Festival international de Bergen en Norvège, que Prakriti, sa première chorégraphie inspirée des Upanishads et des Védas, est interprétée par des danseuses indiennes et des musiciens de jazz. Puis c’est un retour à Bombay en 1999 et en 2000 pour deux spectacles qu’elle conçoit et met en scène. L’un, consacré à la déesse Kali, Adya Shakti, l’autre, Panchatatva, évoquant les cinq éléments, avec des danseurs et des musiciens originaires des cinq continents.
Dés 1992 elle se tourne vers le théâtre et le cinéma. Elle joue dans plusieurs pièces à succès, Le Procès de Kafka, et L’Enfant Peul d’Hampaté Ba, mises en scène par Habib Nagamouchin. Elle danse dans le film de Tony Gatlif en 1999, intitulé Vengo del moro. Aux Rencontres théâtrales de Haute-Corse, dirigées par Robin Renucci, elle joue le rôle principal dans Chandalika de Tagore conçu par la chanteuse Sharmila Roy. Elle est la guest-star du concert d’Astonvilla à l’Elysée-Montmartre.
En juillet 2002, elle se produit au studio de Lindbury’s au Royal Opera House de Londres où elle fut acclamée par la presse. Tout en continuant son périple à l’intérieur des cultures, elle part en tournée avec la compagnie Accrorap dans Anokha, un spectacle qui mêle la danse indienne au Hip-Hop. Ce spectacle a déjà reçu un bel accueil auprès des audiences dans le monde entier et continue de tourner.