Le Kumbh Mela est le plus grand pèlerinage du monde, qui réunit en Inde tous les 12 ans, plus de 100 millions d’hindous venus se baigner dans les eaux sacrées du Gange, au confluent de 3 rivières. Pan Nalin y a posé sa caméra et relate différents destins, profondément émouvants dans un film documentaire, Kumbh Mela, Sur les rives du fleuve sacré, qui sort en salle le 30 juillet...
Kumbh Mela, commentaires de Pan Nalin
Le Kumbh Mela est l’une des plus extraordinaires manifestations religieuses au monde. C’est un voyage qui dépasse l’entendement et qui attire une centaine de millions de fidèles. Il n’a lieu qu’une fois tous les douze ans au bord du Gange, près d’Allahabad, au Nord-Est de l’Inde. Et tous les 12 Kumbh Mela, soit tous les 144 ans, la configuration des planètes est telle qu’elle transmet au fleuve encore plus de pouvoirs. Le nombre de pèlerins augmente alors sensiblement. C’était le cas du Kumbh Mela qui a eu lieu en 2013 et qui a servi de cadre à ce film. Ce pèlerinage hindou se déroule pendant un mois et demi sur le Triveni Sangam qui signifie : "carrefour des trois rivières". C’est un lieu sacré pour les Hindous. Selon la tradition, celui qui s’y baigne sera lavé de ses péchés et libéré du cycle des renaissances et des réincarnations. En hindi, Kumbh signifie "la cruche" et Mêla, "la fête". Selon la mythologie hindoue, la croyance veut que quelques gouttes d’un "nectar d’immortalité" soient tombées de la cruche que transportaient les Dieux, après le retrait de la mer. Cette fête est considérée comme le plus grand rassemblement humain sur terre. Selon les estimations, 4 à 7 millions de pèlerins se baignent le jour des plus grands auspices. Le nombre total de pèlerins serait de 70 à 100 millions au cours des 55 jours que dure le Kumbh Mela.
Le Kumbh Mela en quelques chiffres 70 Millions de personnes 70.000 haut-parleurs 55 jours 3 rivières 1 foi |
L’événement majeur de la fête est le bain rituel qui a lieu sur les rives du Gange et de la rivière de Yamuna. Les autres activités incluent des débats religieux, des chants, des rassemblements où l’on discute des différentes doctrines et surtout, les repas qui sont servis par milliers aux fidèles et aux pauvres. Pendant le Kumbh Mela, on peut voir des Sâdhus revêtus de leur robe couleur safran, la peau parsemée de cendres et de poudre, conformément aux traditions ancestrales. On peut rencontrer certains hommes, les Naga Sanyasis, entièrement nus, même lors d’hivers très froids. Aucune fête hindoue de cette importance ne se conçoit sans l’omniprésence de la ganja (le cannabis) ! On voit les gens arriver de toutes parts, inonder les gares ferroviaires, les routes, les ponts… Ils affluent vers les innombrables camps de tentes qui forment Kumbh City.
La force de ce rassemblement, c’est le peuple. Tous ces gens se présentent tels qu’ils sont : des villageois, des nomades, des hommes d’affaires, des hommes nus, des saints, des ascètes fumant de la ganja, des riches, des pauvres, des jeunes, des vieux… Ils sont tous là, unis par la même foi. Ils marchent tous vers une même destination : le confluent entre les trois rivières, avec un même objectif : le bain sacré dans le Sangam. Alors que je voyageais et ressentais la force de la foi, des histoires incroyables se sont déroulées et se sont croisées au travers de mes rencontres…
Cependant la foi est mise à rude épreuve au bureau des personnes disparues. Là, les gens ne cessent de se présenter, jour et nuit, à la recherche de leurs proches, égarés au milieu d’une foule de millions de personnes. Environ 70.000 haut-parleurs annoncent 24h/24h le nom des personnes disparues. Qu’est-ce qu’il adviendrait si la foi devait déserter l’humanité ? Que deviendraiton si nous devions perdre notre capacité à croire ? Qu’est ce qui nous porte ? Qu’est ce qui porte des millions et des millions d’êtres humains ? Qu’est-ce qui les incite à avoir la foi ? Est-ce vraiment Dieu ? Ou est-ce la crainte de nos péchés, petits ou grands ? Ou est-ce simplement que l’humanité n’a pas d’autre choix que de croire ? Au 21e siècle, nous avons maîtrisé les esprits, conquis les coeurs, créé l’illusion de ce que devraient être la liberté et le bonheur, et pourtant cette peur profonde continue à nous habiter. Ai-je péché, ai-je accumulé de mauvais karmas ? Suis-je ici parce que je crois en Dieu ou parce que j’ai perdu la foi en l’humanité ?
Fiche technique
Réalisateur - Scénariste : Pan Nalin
Image : Anuj Dhawan, Swapnil Sonawane et Pan Nalin
Son : Manoj M. Goswami
Montage : Julie Delord, Shreyas Beltangdy, Valentille Pradille et Quentin Delaroche
Musique originale : Cyril Morin
Production France : Cité Films - Raphael Berdugo
Rapsodie Production - Virginie lacombe
Coproduction Inde : Jungle Book Entertainment
Distribution France : Sophie Dulac Distribution